Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monseigneur, s’il y a villaige en Daulphiné qui se
2sente de la guerre, cest Venissieu pour avoir esté
3entieremenr ruyné et destruyt par le passaige et sevice
4que les compaignyes de gentz de cheval et de pied
5y ont faict plus frequent puys six moys qu’en
6nul aultre, oultre la contribution qu’il la
7convenu faire aux deux magazins quy ont esté
8dressez à Vienne et à St Saphorin ; si bien que
9les paouvres habiyantz dudit villaige sont reduictz
10à toute paouvreté et necessité par le moyen des
11grandes folles et charges qu’ilz ont supporté et
12supportent journellement plus que voysin quilz ayent
13pour estre sur le grand chemin, exposez à toutes
14advenues. Parquoy, monseigneur, je vous
15supplie ayant esgard à ce que dessus, leur vouloir
16traicter de la façon que ceulx dudit St Saphorin,
17[164 v°] ce faisant les exempter de ce quartier de la
18contribution qu’il leur conviendra faire audit magazin
19sil ne vous plaict, monseigneur, leur faire grace
20et avoir pitié et compassion deulx, ce que d’aultant
21plus hardyement je vous ose bien escrire,
22monseigneur, pour estre tesmoingt oculaire de leurs
23misères et calamitez si grandes que je puys
24asseurer votre seigneurye que lesdits paouvres
25habitantz sont à la fain et extreme necessités ;
26que sera lendroict où je prieray le Createur
27vous donner,
28monseigneur, en parfaicte santé sa très digne grace,
29me recommandant très humblement à la votre. De Lyon, ce
30Xe jour de fevrier 1574.
31Votre à jamais très humble serviteur
32Bussillet